Safran Un désengagement de l’état

Safran
Un désengagement de l’état qui pénalise
le développement industriel, de l’emploi
et du progrès social

C’est encore dans la plus grande confidentialité, sans aucun débat de la représentativité nationale ni des salariés du groupe que l’Etat a décidé de céder à nouveau des parts dans le capital de SAFRAN. Huit mois après une première opération de cession de 3,46% de parts il effectue une nouvelle opération similaire portant sur 5,2% de parts. L’Etat ne détient donc plus que 21,9% du capital de Safran.

Selon le ministre des finances, cette opération qui rapporte 900 millions d’euros à l’Etat « s’inscrit dans le cadre d’une politique de gestion active des participations de l’État ». Comment soutenir une telle démarche ?

Ce n’est pas un gain mais un affaiblissement supplémentaire en terme de levier des pouvoirs public sur l’économie nationale. C’est par contre un cadeau au monde de la spéculation au regard des perspectives du groupe SAFRAN.

C’est intolérable.

Ce désengagement dans une société majeure de l’économie nationale est un contre-sens de l’objectif de redressement industriel pour lequel le gouvernement dit être une priorité.

Cette décision qui s’apparente à une vente larvée des « bijoux de famille » nationaux s’inscrit dans une véritable fuite en avant de l’Etat et renforce un peu plus le poids des forces de la finance dans l’économie. Safran constitue un groupe de l’aéronautique, l’espace et la défense, hautement stratégique pour l’économie et la souveraineté de la France.

Par la cession de cette part de capital public vers le secteur privé et spéculatif, le gouvernement affaiblit ainsi ses capacités d’interventions pour réorienter véritablement l’industrie dans son rôle de répondre aux besoins du pays et être au service de l’emploi et du progrès social.

L’expérience d’EADS est éloquente. Immédiatement après le désengagement des états européens dans sa gouvernance, le groupe EADS a opéré un profond changement de cap stratégique faisant d’un taux de rentabilité de 10% un objectif central. Pour y parvenir, il s’est fixé comme cible la baisse de la masse salariale. C’est dans ce but qu’il annonce aujourd’hui, dans un total contre-sens historique, la suppression d’emplois alors que les charges de travail sont des plus florissantes.

C’est bien une toute autre stratégie qu’il conviendrait de mener.

S’extraire des exigences financières dictées par des actionnaires majoritairement spéculatifs (fonds de pension) est une condition incontournable pour redonner toute l’efficacité industrielle, économique et sociale à des groupes tels que Safran.

C’est dans ce sens que nous soutenons la constitution d’un véritable pôle public de l’aéronautique et de la défense. L’Etat aurait ainsi un rôle décisif, moteur et volontariste pour engager les grands programmes dont nous avons besoin, fixer des objectifs de créations d’emplois, de contenus sociaux et salariaux. Safran pourrait jouer, avec d’autres acteurs industriels (Thales, Dassault, Eads, Onera, Cnes…), un rôle central pour le pays et l’Europe.

Voici une proposition que porte la CGT pour gagner durablement un développement
industriel en France aux services de l’emploi et du progrès social.

Montreuil, le mercredi 21 novembre 2013

Version PDF de la lettre adressée au Ministre de l’Économie et des Finances.

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